{Nous publions avec quelques jours de retard cette tribune de notre présidente, que le journal “Libération” n’ a pas retenu pour publication. Si l’expulsion des trois Afghans a déjà quitté l’actualité immédiate, la désignation du terrorisme comme principale donnée, n’en déplaise aux uns et aux autres, est au contraire d’une actualité brûlante puisque, dans Kaboul la sécurisée, une attaque terroriste “suicide” vient de frapper l’ONU, faisant au moins 12 morts et de nombreux blessés, ainsi qu’un grand hôtel – en même temps qu’un nouveau carnage était perpétré au Pakistan. }{{J’ai signé …}} J’ai signé la pétition qui s’opposait au retour forcé au pays de réfugiés afghans présents sur notre sol. J’ai signé et je pense que c’est l’honneur d’une association comme France Terre d’Asile d’avoir, fidèle à ses valeurs humanistes, engagé ce combat. J’ai signé, mais en vain pour au moins trois Afghans, renvoyés dans leur pays.Trois.Pour l’exemple ? Comme ballon d’essai, pas trop gonflé ? J’ai signé mais en regrettant d’emblée que le terrorisme ne soit pas nommé. {{« Terrorisme », ce mot semble nous brûler les lèvres.}} Ailleurs, il brûle les vies.Ailleurs aujourd’hui . Ici hier. Et demain, ce pourrait être ailleurs et ici. Ne faudrait-il pas bannir la langue de bois, de part et d’autre ? Non, Monsieur Besson , les trois ne seront pas « en sécurité » chez eux. Le terrorisme frappe sans relâche, y compris au cœur de Kaboul ( plus de 30 morts en 2 mois dans des attentats « suicides »). Point n’est besoin qu’ils aient été menacés de persécutions pour être en danger. Ce sont trois cibles de plus pour les talibans. Mais Messieurs les Anti du politiquement correct, l’Afghanistan n’est pas juste un pays en « guerre » livré à « l’insécurité » et au « chaos ». Ou plutôt, en étant tout cela, c’est d’abord un pays en proie au terrorisme. Les chiffres de l’ONU l’attestent : les attentats y tuent plus de civils que les bombardements. (1)Femmes et enfants lors d’une distribution d’aide alimentaire, enfants sur le chemin de l’école, marchands et acheteurs sur les marchés bondés, les civils sont VISÉS. Alors pourquoi ne pas nommer les choses ? Les bénévoles engagés dans la difficile défense des réfugiés sont pourtant animés de vraies valeurs humanistes. Pourquoi les plus enflammés pour fustiger « les charters de la honte » devraient-ils donner le ton, eux qui n’ont pas de mots assez durs contre l’intervention militaire de l’OTAN mais ne veulent pas mettre en cause les talibans ? Au nom d’un inavouable compromis historique avec l’islamisme, pour ces vertueux censeurs « radicaux », les soldats français {occupent} l’Afghanistan mais les talibans y seraient {chez eux}, maîtres de droit divin. {{Force est de le constater, le terrorisme est un sujet qui embarrasse.}} Le communiqué publié le 7 octobre par Amnesty International, qui fait autorité en matière de droits humains, est symptomatique. Il alertait à raison sur la situation déplorable des droits humains en Afghanistan et les projets de retour forcé. Il évoquait bien combats, conflit, pénurie alimentaire et « violences indiscriminées » mais les mots « terrorisme », « attentats », « attentats suicides » en étaient absents. Quelle alternative avons-nous proposée à l’intervention militaire, nous défenseurs des droits humains, qui offre aux Afghans un autre horizon que la fuite ? Critiquer la « guerre au terrorisme », fort bien si on ne prône pas implicitement la soumission aux terroristes. {{Qu’avons-nous fait ICI, nous société civile, pour aider le peuple afghan, les femmes afghanes, les fillettes afghanes à résister aux talibans ?}} Quelles grandes manifestations avons-nous organisées ? Quelles manifestations organisons nous aujourd’hui, alors que les attentats pleuvent sur Afghanistan, Irak, Pakistan où des êtres aliénés sont utilisés comme armes, non plus chair à canon mais chair-canon, pour tuer un maximum de civils ? Où les concessions faites aux islamistes sur le dos des femmes et des fillettes démontrent toujours d’avantage leur inutilité ? {{Il est bien tard mais pas trop tard pour le faire. Ensemble.}} {{Celles et ceux qui jugent comme nous ce mouvement nécessaire, peuvent l’exprimer en signant la pétition internationale NON AU TERRORISME (2). Pour que leurs voix commencent à compter.}} Huguette Chomski MagnisPrésidente du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme Paris, le 23 octobre 2009 (1) Les nouvelles de l’ONU, 13 juillet 2009, Déclaration de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan. (2) [ http://www.petitionnonaut.org-> http://www.petitionnonaut.org]