Mardi matin on apprenait l’enlèvement de deux Français, présentés comme des journalistes, dans un hôtel de Mogadiscio, capitale en plein chaos de la Somalie. Rectification rapide de l’information : il s’agissait selon le Quai d’Orsay de deux “conseillers en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien” – aussi présentés comme des agents de renseignement.Dans le même temps on eut droit dans les médias à ce commentaire grotesque mais éphémère : “il ne s’agit pas d’un acte politique mais d’un enlèvement crapuleux”.Comme si tout en Somalie ne passait pas par les islamistes !Et de fait, dès mercredi, on apprenait que les otages se trouvaient aux mains du groupe islamiste Hizbul Islam.L’extrême désordre qui règne en Somalie (les ravisseurs appartiendraient aux forces de sécurité gouvernementales dont une faction soutient les insurgés) et la fonction présumée des otages concourent à rendre l’information particulièrement difficile. Des bruits inquiétants faisaient état d’un affrontement entre Hizbul Islam et le groupe islamiste rival, Al-Chabab, lié à Al Qaida, qui, lui, voudrait tuer les otages ! Jeudi, nouvelle et alarmante évolution : on apprenait que les otages avaient été séparés, l’un restant aux mains de Hizbul Islam, l’autre tombant entre celles d’Al Chabab. De façon totalement surréaliste, le gouvernement “islamiste modéré” chancelant annonçait pourtant que “Les deux Français sont actuellement à Mogadiscio et en bonne santé “et que le Premier Ministre avait “pu parler avec l’un des deux otages pour le rassurer” !Vendredi, on apprenait que les otages se trouvaient à nouveau réunis mais aux mains d’Al Chabab On imagine le désarroi de ces deux hommes.On imagine l’angoisse de leurs familles. Une chose est sûre : les deux otages seront en très grand danger tant qu’ils seront aux mains des islamistes. Peu nous importe qu’ils ne soient pas journalistes.Ce sont des otages.Ce sont nos concitoyens. Ils doivent être libérés !Huguette Chomski Magnis