Une dépêche de l’ESISC (1) nous apprend l’existence d’une vidéo récemment rendue publique par la police irakienne : une femme accusée d’aider au recrutement de femmes terroristes “suicide” (ou “bombe humaine”) y livre des informations sur le fonctionnement de son réseau. Cette personne, Samira Ahmed Jassim, en aurait aussi révélé le mécanisme dans une interview à Associated Press : des jeunes femmes étaient violées puis dirigées vers elle. Agée de 50 ans, elle inspirait confiance aux victimes et leur prodiguait ses conseils en les persuadant de commettre des attentats “suicides” pour laver, radicalement, leur honneur.Selon un porte-parole militaire irakien, le Major Général Qassim Al Moussawi, la suspecte, en liaison avec les dirigeants du groupe islamiste Ansar Al Sunnah, aurait recruté plus de 80 femmes candidates et reconnaîtrait avoir commandité 28 attentats “suicides” dans différentes régions d’Irak. Les attentats meurtriers ont littéralement saigné la population irakienne sans jamais mobiliser beaucoup les ONG, l’opinion et l’establishment politique. Ils ont été relatés discrètement par des médias qui accompagnaient effectivement certaines dépêches de la laconique mention d’une “femme kamikaze” Le recours à des femmes pour commettre ce type d’attentat n’ a pas commencé en Irak. Au risque de déplaire, il faut rappeler que c’est Yasser Arafat qui, pour doubler le Hamas, appela le premier les femmes à se faire “shahidas”.A l’époque le Hamas ne confiait pas encore d’aussi “nobles” missions aux femmes, cantonnées à une tâche de reproduction. Wafa Idriss fut la première femme palestinienne à commettre un tel attentat, le 27 janvier 2002, dans un centre commercial de Jérusalem.La journaliste Barbara Victor a mis en lumière le fait que, dans la plupart des cas, les femmes “shahidas” étaient des marginales dans leur société, invitées à se racheter ainsi de leur faute présumée.L’affaire du réseau irakien, sous réserve que les faits soient avérés, au terme d’une enquête rigoureuse, illustrerait une monstruosité sans pareille, avec l’orchestration des viols en amont par des islamistes en mal de recrutement de terroristes. L’obscurantisme criminel d’une Charia qui veut que la victime d’un viol soit la coupable à sacrifier, le terrorisme qui vise à tuer un maximum de civils au moyen de l’explosion sacrificielle d’un être humain et le trafic de femmes, tout se combine, au service de ce qui n’a de “résistance” que l’étiquette dont veulent bien l’affubler les adeptes de l’approche relativiste (entendez justificatrice) du terrorisme. Et ceux du relativisme culturel.Ce sont généralement les mêmes. Huguette Chomski Magnis (1) http://www.esisc.org