Le 9 janvier Taslima Nasreen se voyait décerner le prix Simone de Beauvoir lors d’un récent colloque organisé à Paris à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir. Juste reconnaissance du courage, devenu emblématique, d’une femme condamnée à une clandestinité humiliante pour crime de pensée libre. A la veille de la visite d’Etat en Inde du Président Sarkozy, la presse locale a affirmé que New Delhi avait refusé au chef de l’Etat français de remettre à l’écrivaine son prix au cours de son séjour, par crainte de nouvelles manifestations islamistes – qui avaient déjà forcé Mme Nasreen fin 2007 à fuir Calcutta où elle vivait en exil. On ne peut que se féliciter du Communiqué publié par l’Ambassade de France à New Delhi : {“La France remercie les autorités indiennes pour toutes les mesures qu’elles voudront bien prendre afin de faciliter la venue de Mme Nasreen en France”,} Et dire avec Sihem Habphi, Présidente de Ni Putes Ni Soumises : {“Recevoir Taslima ici, c’est un message lancé à toutes les femmes qui se battent dans le monde pour la liberté et la démocratie, au coeur de nos quartiers, mais aussi au Pakistan, en Afghanistan et en Inde”. } Ce sera une revanche pour celle qui, traquée par les islamistes, écrivait dans un texte publié dans Le Monde du 12 janvier : {“Je ne suis plus qu’une voix désincarnée.”} Pour tous et toutes les démocrates, ce sera un honneur immense que d’accueillir Taslima Nasreen à Paris. Un tremplin aussi, pour lutter jusqu’à ce qu’elle soit libre de ses paroles et de ses mouvements. Victoria Wilson