{{{La plus sûre façon d’aider un pays à rompre avec son passé terroriste n’est-elle pas d’assurer que les décisions de justice s’appliquent pour mettre un terme à l’impunité des terroristes ?}}}{{ {Une réaction d’Huguette Chomki Magnis à la visite annoncée de Kadhafi en France } }} Selon la presse, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi effectuerait une visite officielle en France début décembre. Dans le sillage de la libération des infirmières bulgares et du voyage du Président Sarkozy en Libye en juillet dernier, dans un contexte de tractations économico-politiques et de normalisation avec un dirigeant qui serait devenu fréquentable, l’annonce ne surprend guère. Pourtant, le régime libyen est connu pour les violations de droits humains commis envers ses citoyens comme envers les migrants africains et pour son interventionnisme dans les affaires des pays voisins. Un brin prosélyte, le Colonel Kadhafi déclarait encore sans ambages en 2006 : « Tous les peuples doivent être musulmans. » (1) Enfin et surtout, on ne peut occulter la responsabilité avérée du régime libyen dans le terrorisme sanglant des années 80.Mais les temps changent… et la Libye a été supplantée par d’autres pays comme pourvoyeur du terrorisme.Kadhafi est dénoncé comme traître par les terroristes islamistes d’Al Qaida auquel un mouvement islamiste libyen se serait rallié.(2) Oui, les temps changent. Au point que la présence de la Libye au Conseil de Sécurité de l’ONU est envisagée et qu’inviter Kadhafi semble presque normal ! La real politik y trouve peut-être son compte. Et après tout des personnages aussi troubles que Kadhafi ont bien été reçus en France dans le passé. On nous invite donc à tourner la page et à tendre la main à la Libye. Soit. On nous dit qu’il faut aider ce pays à rompre avec son passé terroriste. Soit. Mais il reste un fait intangible : la décision rendue le 10 mars 1999 par la Cour d’assises de Paris spécialement composée. Elle a condamné par contumace six ressortissants libyens à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du DC 10 d’UTA commis le 19 septembre 1989. Cinq des six condamnés sont membres des services secrets libyens. Parmi eux le beau-frère du colonel Kadhafi, responsable de ces services secrets. La peine n’a jamais été exécutée, les Libyens condamnés n’ayant pas été extradés.Les familles des victimes du DC 10 ont droit à la justice.Aussi, il semble conforme à l’éthique et au droit de demander au Colonel Kadhafi l’extradition des six condamnés. La plus sûre façon d’aider un pays à rompre avec son passé terroriste n’est-elle pas d’assurer que les décisions de justice s’appliquent pour mettre un terme à l’impunité des terroristes ? {{Huguette Chomski Magnis © mpctasso.org}} (1) Discours du 10 avril 2006 prononcé à Tombouctou au Mali, diffusé par Al-Jazeera. (2) Dans un message, non encore authentifié, Al Zawahiri vient d’appeler à renverser Kadhafi, qualifié, comme les autres chefs d’état du Maghreb et Mahmoud Abbas,d’ {esclave des ennemis} auxquels il aurait vendu son peuple