Lu dans la presse : Au Darfour , il ne s’agit pas d’une guerre

{{{Extrait d’une tribune de Bernard-Henry Levy dans “Le Point”}}}Un mot que je ne supporte plus d’entendre, s’agissant du Darfour : le mot « guerre ». Car il ne s’agit pas d’une guerre. Ce ne sont pas des factions rivales en lutte, comme on le lit partout, pour le contrôle des richesses du pays. Il n’y a pas, encore moins, de forces « darfouries » s’opposant à l’armée régulière soudanaise et que celle-ci tenterait de réduire. La réalité – que j’ai vue – ce sont des pauvres gens bombardés par des Antonov. Ce sont d’humbles villages effacés, en entier, de la surface de la terre. Ce sont des femmes, des vieillards, des enfants, soit chassés de leurs maisons, soit éventrés, décapités, brûlés vifs, par ces terribles escadrons de la mort que l’on appelle les Janjawids. Le tout à l’initiative du gouvernement islamiste de Khartoum et avec la bénédiction, pour l’instant, de la communauté internationale… Le nouveau ministre français des Affaires étrangères a dit que mettre fin à ce carnage, peut-être ce génocide et, si l’on tient vraiment au mot, à cette guerre contre les civils , était sa « priorité » : soit – mais il faudra, pour cela, plus que des « corridors humanitaires »