Simon Wiesenthal, qui a fêté ses 95 ans, a prêté son nom à notre Centre il y a 25 ans, à condition qu’il soit actif, universel et contemporain. Dans cet esprit , notre ONG a lancé en décembre une campagne pour désigner le terrorisme suicidaire comme crime contre l’humanité. Le but est d’attaquer toute la chaîne de commande, pas la victime suicidaire qui est le résultat d’un lavage de cerveau : depuis l’incitation, le recrutement, la formation, le financement, l’hébergement, pour créer une nouvelle jurisprudence et pour contenir l’accès aux sites web et chaînes satellitaires qui incitent à cette forme de terrorisme. Nous avons commencé la campagne par une rencontre avec le Pape Jean-Paul II qui a donné sa bénédiction puis avec Javier Solana et quelques membres du Parlement Européen. Ensuite nous avons rencontré le Ministre des Affaires Etrangères de Turquie qui a exprimé une réserve en faisant remarquer qu’en Turquie le terrorisme “ethnique” avait tué infiniment plus que le terroriste islamiste. Il a demandé comment on pourrait caractériser une forme partielle de terrorisme comme crime contre l’humanité et pas tout le terrorisme. Nous avons essayé de lui expliquer qu’il n’y a pas consensus sur la définition du terrorisme mais que nous avons passé un seuil avec l’attentat suicide. Peut-être que le prochain seuil sera l’utilisation d’armes non conventionnelles pour des attentats… Maintenant c’est le moment pour cette campagne car, du Maroc à l’Arabie Saoudite, de l’Egypte à la Turquie, au Pakistan, en Indonésie, des citoyens de toutes nationalités sont victimes du terrorisme suicidaire. Je voudrais évoquer mon expérience au Forum Social Mondial de Bombay. Malgré l’existence de plusieurs griefs très légitimes, le trafic de femmes, les enfants esclaves, le SIDA etc…, c’est au Moyen-Orient que 60 ateliers étaient consacrés. Messieurs Warshawski et Bové se sont félicités que le mouvement de solidarité du FSM ait donné un nouvel élan international pour recruter et envoyer des gens en Irak et en Palestine donner un appui physique contre l’occupation. Des ONG passent un message insidieux, subliminal à une nouvelle génération globalement disséminée à travers la société civile et notre tâche est d’être présents et vigilants dans ces rassemblements.